Mains moites, gorge serrée, estomac noué et voix qui bafouille… on a tous eu affaire au trac, qu’il s’agisse de jouer dans une pièce d’école (petite dédicace à ceux qui ont du s’habiller en fleur ou en dinosaure), ou d’aller faire un exposé dans un amphithéâtre.
Nous devons tous un jour ou un autre démontrer notre savoir et nos compétences. Si vous êtes sur le point de vous adresser à des auditeurs et que cette simple perspective donne envie de creuser un trou bien profond pour s’y cacher, ces conseils aideront nettement à vous améliorer et augmenteront vos chances de réussir une performance haut la main. Peut-être même avec des applaudissements à la clé !
Une bonne préparation
Parler à un public, c’est d’une certaine façon être mis à nu : vous ne pouvez pas mentir sur ce que vous savez. Aussi soyez expert dans le domaine que vous abordez. Vous devez être capable de maîtriser ce que vous dîtes, et relier vos connaissances à d’autres domaines. Il faut montrer que ce que vous traitez a des répercussions par exemple dans les sciences, l’économie, l’éducation, l’anthropologie, etc.
Faîtes des connexions avec des études et des expériences exécutées par des instituts et des laboratoires, tissez votre toile, ne vous limitez pas à un seul champ. Les gens aiment apprendre des choses qui apportent des vérités universelles : elles aident à comprendre et améliorer plusieurs aspects de notre vie tout comme étendre notre culture.
Étendre votre compréhension du sujet vous permettra aussi de proposer un meilleur contenu et de bien répondre aux questions que l’on pourrait vous poser.
Prenez donc le temps de préparer votre discours, et non le jour d’avant. Veiller à vous mettre dans la place du spectateur et vérifiez le bon déroulement de vos idées: sont-elles cohérentes, bien claires et bien présentées ? Votre message est-il accessible ? Ne prenez aucun risque à rendre vos auditeurs confus.
Juste avant de commencer :
Un peu tendu ? Respirez amplement en gonflant le ventre. Bougez, marchez. Et pratiquez une technique de relaxation.
La cohérence cardiaque est efficace, et il y a d’autre méthodes : souffler rapidement par le nez quelques secondes en massant le ventre (remarquable), s’étirer comme si vous sortiez du lit, ou bailler exprès.
Ce qui compte, c’est que vous n’êtes pas obligé de voir cette expérience comme une épreuve difficile, mais plutôt comme une opportunité de partager ce qui vous passionne et d’apporter un bon moment à votre public. Oubliez les enjeux scolaires ou professionnels : faîtes une performance autour du plaisir et soyez heureux d’avoir une chance d’être écouté !
Une autre de mes astuces préférées, est d’aller se promener une heure avant. Faire fonctionner ses jambes permet de lâcher prise sur le mental et d’apaiser son anxiété. Si vous êtes dehors en plus, il n’y a que du positif. Surtout s’il fait soleil, là, vous n’avez pas d’excuse à ne pas sortir.
Vérifiez aussi le matériel si vous en utilisez et, surtout, testez-le au moins une demi-heure avant de commencer ! On ne plaisante pas avec la technologie, il est tellement facile de se faire piéger et il n’y a rien de plus angoissant que d’être confronté à un problème technique sans savoir quoi faire pour y remédier. Tout doit être impeccable pour ne pas se prendre la tête.
Ne mangez pas trop non plus avant de vous lancer. Notre passé d’animal nous fait expédier la nourriture lors d’une situation de stress intense. Pourquoi ? Parce que ce stress est semblable à celui d’être face à un prédateur, et notre réaction primaire consiste à évacuer ce que l’on a à l’intérieur pour mieux s’enfuir…
Si s’abstenir de se remplir la panse est une bonne stratégie, ne rien manger est pire comme décision. Prendre une petite portion évitera de faire chuter la tension. Mieux vaut ne pas s’évanouir en pleine performance n’est-ce pas ?
Pas de consommation excessive de thé, de café ou jus de fruit. Ne prenez qu’une seule fois un de ces beuvrages. Vous avez besoin d’énergie, pas d’être sur des ressorts au risque de péter un fusible en disant quelque chose qui pourrait vous compromettre. On ne sait jamais quelles bêtises on peut lâcher sous le stress !
Ne cherchez donc pas un refuge en buvant trop de boissons « miracles ».
Sinon quelle tenue prendre ? Allez-y au naturel : prenez soin de votre apparence mais ne vous mettez pas non plus sur votre 31. Habillez-vous de façon à ce que vous vous sentiez bien dans votre peau. Séduire un public ne dépend pas de la qualité de votre rasage et de vos vêtements. Sans être non plus un plouc, ne vous cassez pas la tête.
Une dernière chose : vérifiez le temps dont vous disposez. C’est capital.
Simulez votre performance devant quelqu’un ou seul. Voyez si vous tenez le délai imparti ou si vous le dépassez. L’idéal est de finir plusieurs minutes avant que le temps ne soit écoulé. Pourquoi ? Vous aurez ainsi plus de marge pour parler tranquillement ou développer un point.
Ce qu’il faut faire en premier lieu
Les premières secondes sont déterminantes.
Le premier aperçu d’une personne détermine l’opinion générale que l’on se fait d’elle. Votre public vous jaugera dès le début. Faîtes une première bonne impression, et vous aurez réussi 50% du travail.
Énergie, confiance et créativité sont les 3 ingrédients qui vous permettront d’accrocher immédiatement vos auditeurs. Pour cela, vous allez préparer la première phrase de votre discours et la rendre la plus percutante possible.
- Annoncez d’emblée que vous avez quelque chose de fascinant à dire, ou que vous avez fait une découverte terrible/incroyable/révolutionnaire…
- Révélez la mission que vous vous êtes donnée dans votre vie, ou parlez de vos valeurs et en quoi ce que vous allez raconter est important à entendre.
Ce n’est pas que de la parlote : on prépare ici un discours de conviction. Vous devez croire en vos mots ! C »est ce qui donne un conférencier vivant. Adoptez cette attitude et vous émanerez la confiance et la vitalité. Vous ne paraîtrez plus le même à leurs yeux.
Si vous êtes trop nerveux et devenez muet…
Perdre sa voix est effrayant mais normal. Ne vous en voulez pas.
Rater un discours ne veut pas dire que vous manquerez les autres. Généralement il y a eu une absence de réponse du corps, parce qu’il ne réussissait pas à s’adapter à cette situation de stress. Maintenant que vous avez passé l’épreuve, vous réagirez mieux la prochaine fois.
Et si vous avez toujours des soucis de trac, il y a une parade implacable : avouez votre nervosité au public. Dîtes-leur que vous êtes un peu tendu, qu’ils ne s’inquiètent pas si vous avez parfois du mal à trouver les mots, et que ça finira par passer.
Faîtes cela, c’est une superbe astuce. Pour commencer les gens sont compréhensifs, ils sont comme vous et doivent faire face aux mêmes épreuves. Admettre que vous êtes stressé sans en faire des tonnes les rapprochera de vous, et détendra l’atmosphère. Vous n’avez plus aucune raison de vous mettre la pression : ils savent dans quel état vous êtes et quels efforts vous fournissez !
Que ce soit un test ou non, vos auditeurs ne sont que des êtres humains. Ils ne sont pas vos bourreaux.
Durant le discours
Débarrassez-vous aussi des enjeux, n’y voyez que le plaisir. Vous êtes lancé, rien ne peut vous arrêter. Les auditeurs sont maintenant scotchés à vos paroles et vous « absorbent ». Vous n’avez aucune raison d’essayer de leur plaire. Sortez des objectifs de faire une performance parfaite, au contraire, prenez l’événement comme un jeu. Il ne s’agit pas d’être désinvolte bien sûr, mais de vous dire « je vais faire de votre mieux et tant pis pour le reste ». C’est une technique qui vous permettra de vous investir sans vous faire écraser par la pression.
Mettez votre énergie et votre enthousiasme dans ce que vous dîtes : vous avez travaillé le sujet, vous le connaissez de bout à bout, ainsi tout ce que vous avez à faire est de partager votre savoir.
Vous devez savoir où vous en êtes à chaque chapitre. Prenez une montre et vérifiez régulièrement le temps en sachant précisément à quel point vous devriez vous trouver à chaque étape. Donnez-vous des repères ! Votre rôle est de conduire les lecteurs là où vous souhaitez les emmener. Faîtes des pauses, n’accélérez jamais votre débit sauf si vous voyez que vos auditeurs décrochent.
En retard sur le temps de paroles ? Si par exemple votre discours en est à la moitié et que vous vous retrouvez au deux tiers du délai, il faut changer votre approche. Manquer de quelques minutes arrive à tout le monde et on ne vous en voudra pas trop si vous réagissez bien :
- Informez votre public que vous devez aller un peu plus vite. Mais attention ! Aller vite ne signifie pas ici parler plus rapidement. Ce serait la pire des choses à faire. Vos auditeurs doivent toujours vous suivre, sinon c’est fichu. Aller plus rapidement signifie…
- Réduire le contenu que vous avez prévu de dire à l’essentiel : donnez l’idée principale, et si possible nourrie avec une explication.
- Malgré cela, vous êtes toujours en retard ? Ce n’est pas la mort. Soyez fier d’avoir quand même fait de votre mieux. Admettez à votre public que vous devez couper court le discours, et offrez-leur un maximum d’informations intéressantes pour qu’ils vous voient partir sur une bonne note.
Revoyez ensuite votre travail : qu’est-ce qui vous a mangé le plus de temps ? Vous saurez ainsi comment mieux faire la prochaine fois. Ce genre d’expérience est salutaire pour vous apprendre à devenir un meilleur orateur.
Pour conclure, quelques astuces de langage corporel :
- Ouste les gestes parasites : le moins possibles les mains dans les poches ou les bras croisés.
- Déployez votre torse, respirez pleinement !
- Ayez une gestuelle accueillante : étendez les bras, comme si vous faire une accolade à tous les spectateurs. Mains ouvertes et paumes visibles.
- Ouvrez grands les yeux et parlez avec le regard.
- Touchez le moins possible votre visage et votre nuque, ce sont des signes de nervosité.
- Ne forcez pas les expressions : ne vous prenez pas pour quelqu’un d’autre.
Et vous, quelles ont été vos expériences devant un public ? Venez apporter votre pierre dans cet article en postant un commentaire !
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